Choisir la date de son décès ?


"J'ai pas envie qu'on s'occupe de moi, j'ai pas envie d'avoir des infirmières, j'ai pas envie qu'on me mette dans un mouroir, de me retrouver perfusée, ventilée, infantilisée ..." En quelques minutes, Jacqueline Jencquel se confie : son refus d’attendre la mort est net. Subir la dégradation du corps et les affres de la vieillesse ne sont pas pour elle. L’euthanasie est son choix, elle milite pour ce droit et elle l’assume. Explications.

Edit 12.09.2018 : Il est impossible de demander un suicide assisté en Suisse sans fournir des preuves concrètes et clairement énoncer ses volontés pour un tel acte. De plus, cette démarche n’est pas gratuite et n’est pas prise en charge par les assurances.

Le contexte

Ce n’est pas nouveau que Jacquelin Jencquel est une adhérente avérée de l’ADMD (Association pour le droit de mourir) en France. Déjà en septembre 2014, elle accompagnait son amie Nicole Boucheton, malade d’un cancer du rectum, pour un aller simple à Bâle en Suisse où elle a été prise en charge par l’association EXIT. Médiatisée, la presse avait à l’époque couvert le sujet qui faisait déjà polémique sous François Hollande.

Le Buzz d’août 2018

La vidéo postée le 25 août 2018 sur les réseaux de Konbini News et Brute a ravivé le débat concernant le suicide assisté. Les internautes actifs sur les réseaux sociaux se sont partagés la vidéo plusieurs dizaines de milliers de fois et le débat voit apparaitre deux camps très distincts. Le format de la vidéo et les propos tenus sont volontairement clivants, ce qui n’aide pas à amener une entente cordiale dans les commentaires et des échanges constructifs. D’autant que L’ADMD n’est à aucun moment citée et cela a fait hérisser les poils et les pouces des fact-checkers aguerris.

Ramener le débat vers une solution concrète et constructive

La RTS est revenue sur l’affaire le 2 septembre 2018 pour apporter son éclairage et amener sa pierre à l’édifice. Mais aussi, car Jacqueline Jecquel est devenue, en un temps record, la star éphémère des réseaux sociaux et le visage décomplexé du droit au suicide assisté. Cela fait de l’audience et nous avons également couvert le sujet pour cette raison. Nous ne défendons pas fermement une position tant notre projet convient aux deux parties. En effet, en lisant les nombreux commentaires, les articles de presse et en écoutant les différents témoignages, le fait de pouvoir faire respecter ses dernières volontés est un besoin qui appartient à chacun. En créant tooyoo.ch, nous voulons exactement répondre à ce besoin intime de tout un chacun dépendamment de ses croyances, de ses convictions et de ses principes.

Conclusion

Lorsque Nicole, accompagnée de Jacqueline, se déplace à Bâle pour en finir, la presse titre : « Elle a fait de sa mort un acte militant ».

Lorsque Jacqueline, 4 ans plus tard, fait polémique, la presse titre : « Je me bats pour l’Interruption volontaire de vieillesse ».

Alors lorsqu’un de nos milliers d’utilisateurs décide de ses dernières volontés, qu’elles ne sont pas publiquement dévoilées et qu’il n’y a pas de bataille à mener pour se faire écouter, nous savons que notre plateforme résout un problème sociétal de fond…

 

Anna Aker